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 "Une vie pour une vie..."

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MessageSujet: "Une vie pour une vie..."   "Une vie pour une vie..." EmptyDim 28 Jan - 23:14

Il y a quelques années, je me sentais pas bien dans ma peau. J'ai alors trouvé dans l'écriture un refuge rassurant. J'ai commencé à écrire une nouvelle en m'inspirant d'évènements vécus. Ca a donné ce qui va suivre. Le titre n'était pas définitif, mais je l'ai gardé faute d'inspiration...

Ce n'est pas de la grande littérature. Il y a plein de beaux sentiments : c'est à la fois mignon et tendre, mais également très triste. "Une vie pour une vie..." Jap-74


Il y a quelques années, je me sentais pas bien dans ma peau. J'ai alors trouvé dans l'écriture un refuge rassurant. J'ai commencé à écrire une nouvelle en m'inspirant d'évènements vécus. Ca a donné ce qui va suivre. Le titre provisoire était "Une vie pour une vie...".

Ce n'est pas de la grande littérature. Il y a plein de beaux sentiments : c'est mignon et tendre, mais c'est aussi très triste. "Une vie pour une vie..." Jap-74

Voici le premier chapitre ! Si les réactions sont encourageantes, peut-être que ça me motivera à m'y remettre bien que j'ai déjà plein de projets en cours !

* * * * *


Une vie pour une vie...


Chapitre I


- Je donnerais ma vie pour toi, si je le devais... Tu sais à quel point je t’aime...
- Je sais… Moi aussi, je t’aime... Il y a tant de choses que je veux partager avec toi...

Je la regardais tendrement tout en lui caressant la joue. Son doux regard reflétait tout l’amour qu’elle avait pour moi. Elle me sourit puis m’embrassa doucement sur les lèvres.

- Allez ! Faut se lever ! me lança-t-elle en bondissant hors du lit. On a une « foultitude » de choses à faire aujourd’hui !

Elle tira la couverture d’un coup sec, mettant ainsi mes fesses à l’air. Il avait fait particulièrement chaud la nuit passée... Nous étions réveillés depuis une bonne vingtaine de minutes, mais étions confortablement restés dans le lit. Il nous arrivait parfois de discuter toute une matinée, de choses et d’autres, surtout quand le temps nous le permettait. Nous étions samedi ce jours-là, mais nous avions effectivement une « foultitude » de chose à faire.

Avant d’être avec Claire, je rêvais de pouvoir m’endormir le soir puis me réveiller le lendemain au côté de celle que j’aimais et qui m’aimait. Pendant longtemps, je n’avais plus eu de petite amie. Ma grande timidité n’ayant pas aidé les choses, elle avait dû faire le premier pas. A notre première rencontre, j’avais eu un peu peur d’elle. Elle avait l’air d’être montée comme sur des ressorts. Une vraie puce ! Une pile de 100’000 volts n’avait pas autant d’énergie. En fait, c’était son dynamisme et son charme qui m’avaient séduit en premier. Plus je la connaissais, plus je l’appréciais. J’étais progressivement tombé amoureux d’elle. Nous avions construit une relation stable et solide pleine d’amour et de tendresse. Depuis combien de temps étions-nous ensemble ? Des semaines, des mois, des années ? Nous n’étions pas du genre à mettre de coches sur un calendrier pour compter le temps qui passait. Peu importait, du moment que nous le passions ensemble...

Une « foultitude » était un des mots qu’elle avait créé. C’était pour dire qu’il y avait vraiment « beaucoup beaucoup » de choses à faire. Ce jour-là allait effectivement être une longue journée ; la fête annuelle de notre ancien quartier avait lieu et Claire s’était proposée comme volontaire pour des animations. Elle y avait vécu plus de 15 ans là-bas et l’avait quitté pour emménager dans la ville d’à côté avec moi. Il était presque 10h30 quand nous terminâmes notre petit déjeuner. La fête commençait à 14h00 et se prolongerait dans la soirée. Heureusement, nous nous avions commencé les préparations quelques jours auparavant. Son entrain lui avait parfois joué des tours, en effet, elle faisait les choses à la dernière minute. Depuis que nous étions ensemble, ça n’était plus arrivé. Nous faisions vraiment une bonne équipe tous les deux : je planifiais et organisait nos activités, tandis que Claire s’occupait du côté pratique. Nos amis enviaient notre complicité.

Arrivés dans le quartier, les différents stands qui avaient été montés la veille commençaient à se remplir. Une rue avait été bloquée pour la fête. M.Fernandez s’occupait des saucisses. C’était un petit homme tout rond et tout souriant dont le large ventre dépassait de son tablier. Tout le monde savait qu’il se servait très généreusement dans le grill.

Il rangeait les sacs de charbon, pendant que son fils lui apportait des boissons et de pain. Mme Cardinaux, une grande dame, très mince, avait proposé de faire des crêpes, tandis que sa fille et ses copines avaient fait des gâteaux. D’autres personnes s’étaient occupées de salades et autres amuse-gueules. La famille Tang avait un stand de plats asiatiques : rouleaux de printemps, chips à la crevette, nouilles au poulet, riz divers... De tous ces plats, c’était surtout le riz cantonais qui était fort apprécié et qui se vendait comme des petits pains. L’année d’avant, je n’en aurais pas eu si Claire ne s’était pas précipitée en jouant des coudes sur la dernière portion.

- Euh... Tu sais que je t’adore, toi ! dis-je en embrassant Claire sur la joue.
- Mmh, je sens que tu veux encore manger du riz cantonais des Tang cette année. Petit coquin !

Nous saluâmes les Tang. Le sympathique couple avait deux fils, l’un de 7 et l’autre de 18 ans, ce dernier mesurait près de 1m80, alors ses parents étaient plutôt de petite taille. « Avec une si bonne cuisinière, c’est normal ! » pensai-je en souriant. Nous nous éloignâmes du stand des Tang, puis arrivâmes à notre emplacement de jeu. Claire avait inventé un jeu quelque peu étrange. C’était un mélange de marelle, course d’orientation et partie de cache-cache. Elle avait essayé de m’expliquer les règles, mais en vain. « Du moment que les enfants les comprennent et s’amusent... », soupirai-je. Quant à moi, j’avais un stand d’origamis et de coloriage. J’avais choisi différents pliages. Il y avait la simple cocote en papier et pour les plus courageux, l’ « ornithorynque zébré », animal extrêmement rare. J’avais beaucoup sué pour maîtriser cet origami. Ma Charmante Copine s’était d’ailleurs bien moquée de moi chaque fois que je m’acharnais sur mes pauvres bouts de papier. Pour m’encourager, elle me donnait de doux bisous sur le front. Ce qu’elle ne savait pas, c’était que je maîtrisais l’art de l’ornithorynque zébré depuis fort longtemps et je feignais d’apprendre. Eh oui ! J’adorais la voir rire et sourire...

Des crayons, des feutres, des ciseaux, du ruban adhésif et bien sûr du papier, une « foultitude » de papier ! J’avais tout ce qu’il me fallait. Claire avait insisté pour que je prenne du papier recyclé. C’était une chose parmi tant d’autres qu’elle m’avait « apprise », l’écologie. C’était la première fois que je m’occupais d’un tel stand. J’avais un peu le trac. Je me demandais si j’avais bien fait de choisir les pliages. Les origamis attireraient-elles les enfants ? Je me voyais passer toute l’après-midi à faire des ornithorynques zébrés pour le bonheur des petits. « Et galère ! », me disais-je. Ils pouvaient toujours aller voir Claire ou bien aller à d’autres stands pour enfants. Il y avait entre autre un stand grimage vers l’entrée.

Vers 15h00, les gens commencèrent à arriver. A grande surprise, les petits modèles que j’avais exposés sur la table attirèrent de nombreux enfants. Si bien que je ne pus presque pas parler à Claire de toute l’après-midi. D’ailleurs, son stand aussi marchait bien. Le petit Ming avait eu le courage de s’essayer à la « bête ». Sans aide, je trouvais qu’il l’avait plutôt bien réussi. En revanche, il trouva que son oeuvre ressemblait plus à un dugong. « Va comprendre les enfants », pensai-je. Je profitai du fait de l’avoir sous la main pour l’envoyer me prendre une portion de riz au stand de ses parents. Claire était visiblement très occupée et n’aurait pas pu m’en prendre. Ming revint quelques minutes plus tard avec non pas une portion, mais bien TROIS portions pour moi. « Ô joie extrême ! », exultai-je en moi. Mme Tang s’était souvenue de moi et surtout mon goût pour sa cuisine. Les « bonus » de riz étaient des remerciements pour mon stand. Je lui fis signe de la main. Elle me répondit en hochant énergiquement la tête tout en me montrant ses dents.

A la nuit tombée, nous commençâmes à ranger nos postes. Nous prîmes quelques minutes pour manger une portion de riz en laissant les deux restantes pour la maison. Bien qu’il fût froid, le riz n’avait pas perdu de sa saveur. La salle communale avait été transformé en piste de danse où passaient tous styles musiques. Il y avait surtout des jeunes de moins de 30 ans. Le grand fils des Tang dansait avec la fille de Mme Cardinaux. Ils s’embrassaient même. Ca faisait plaisir de les voir ensemble, parce qu’ils s’étaient tournés autour pendant plusieurs mois.

- Tu trouves pas qu’ils sont mignons ? me demanda Claire.
- Oui... Mais, je trouve que nous formons un bien plus joli couple, lui dis-je en l’embrassant sur le front.
- Moui ! C’est vrai ! Au fait, j’ai vu que Ming a fait ton « pliage-de-la-mort-qui-tue ».
- Oui. Il s’est même très bien débrouillé.
- Je me demande s’il ne l’aurait pas donné à son grand frère... J’ai vu Huang donner quelque chose à Julia... Elle s’est alors jetée à son cou. Tu savais qu’elle adorait les origamis ?
- Tsss ! Si je l’avais su, je l’aurai draguée depuis longtemps ! Quelle question !
- Aah, vraiment ?
- Ben ouais !
- Trrr ! Elle n’est pas un peu jeune pour toi?
- Mais voyons, l’amour n’a pas d’âge ! Avec le temps, on ne voit plus les différences. Et...
- Bah ! Faudra te contenter de celle que tu as sous la main… Euh, en parlant de main, tu pourrais pas les monter un peu plus ? Voilà, c’est mieux ! Il y a des enfants ici...
- Mmh, ose dire que tu n’aimes pas ça... Par contre, il y a quelque chose qui m’inspire par là...

Julia et Huang continuaient de s’embrasser sur la piste de danse. D’ailleurs, ils n’étaient pas les seuls : d’autres couples les imitaient. La chanson qui passait était « Reality », un vieux slow des années 80. Il s’agissait de la bande originale d’un film qui raconte les premiers émois amoureux d’une adolescente. Lumière tamisée, boule à facettes, slow langoureux... Nous fîmes comme la foule qui nous entourait, nous nous embrassâmes longtemps tout en nous serrant fort l’un contre l’autre.

Il était passé 2h00 du matin quand nous quittâmes la fête. Après avoir salué les gens que nous connaissions, nous montâmes dans notre voiture avec à l’arrière tout le matériel de nos stands. Je n’étais pas fâché de rentrer, mais nous avions encore une bonne demie heure de voiture à parcourir. Nous quittâmes le quartier, puis la ville. Nous devions traverser une forêt avant d’enfin pouvoir nous coucher. Je venais souvent dans ces bois faire des promenades quand j’étais petit. Il y avait de nombreux grands arbres, très denses. Certains étaient creux. J’adorais m’y cacher. Le jour, elle semblait très accueillante et paisible, la nuit, il n’y avait aucun bruit, pas une lumière.

Sauf, ce soir-là...

Au milieu de la forêt, nous vîmes de la lumière. Il s’agissait des phares d’une voiture, probablement en panne. Nous nous arrêtâmes à quelques mètres derrière la voiture. Un grand homme mal rasé, la quarantaine, avec un blouson de cuir se tenait à côté d’elle. Il nous fît un geste pour descendre. Claire ouvrit la portière et sortit. Elle était toujours prête à aider son prochain, quelque soit la situation. Elle était un peu candide et optimiste. C’était un autre côté que j’aimais chez elle.

De nature plus méfiante, je restai une ou deux minutes dans la voiture pendant que Claire discutait dehors avec l’homme. Ne voulant pas la laisser seule avec cet inconnu, je sortis également. A peine, étais-je sorti que l’homme s’agita. Il plongea une main dans sa veste pour en sortir quelque chose de brillant. Les phares de ma voiture avaient bien éclairé une lame. Il menaça Claire. Réalisant la tournure que prenaient les évènements, je me précipitai vers le type armé. Quand soudain, j’entendis un bruit derrière moi. Quelqu’un avait heurté une pierre. Je me retournai et pus éviter à la dernière seconde une batte de base-ball qui s’abattait sur moi. Je fis volte-face, puis un pas de côté en levant mon bras pour me protéger. Mon coude frappa le visage de mon assaillant, tandis que son arme tombait lourdement sur le capot de ma voiture. Le choc sur la carrosserie résonna dans la forêt. L’homme se frottait le visage endolori. Inquiet pour Claire, je me tournai vers elle et m’aperçus qu’elle était couchée sur le sol, inerte. L’autre homme essuyait la lame de son couteau tout en arborant un horrible sourire qui déformait son visage. On aurait dit un démon. Je reçus alors un grand coup sur le dos. Je m’écroulai.

Je me relevai péniblement. Il me fallut quelques secondes avant de réaliser ce qui venait de se passer. Nous avions été agressés des types et ils avaient volé notre voiture. Claire gisait dans une mare de sang. J’appelai immédiatement une ambulance avant de m’approcher et m’occuper d’elle. Les larmes et la colère montèrent en moi. Mes mains tremblaient. L’émotion qui me gagnait de plus en plus, mais je m’efforçais de rester calme. Je lui parlai fort la voix déformée par ma détresse, mais elle ne me répondait pas. Elle était inconsciente. Je l’examinai rapidement. Elle respirait faiblement, son pouls était rapide et à peine palpable. Elle perdait énormément de sang. Son T-shirt bleu était écarlate et lacéré. Combien de coup de couteau avait-elle reçu ? Je ne savais plus quoi faire de plus. Inconsciemment, je pris ma veste et la roulai en une boule très serrée pour l’appuyer contre l’hémorragie en espérant la diminuer un peu. Tout doucement, je pris une main de Claire. Je continuais de lui parler. Je lui disais de rester avec moi, de tenir le coup, que je l’aimais... Je criai à l’aide, mais je n’eus aucune réponse. Je craquai alors et fondit en larmes. J’étais perdu et désemparé. J’étais seul avec l’Amour de ma vie au milieu d'une forêt. Claire était en train de me quitter...

Le temps sembla durer une éternité. Combien de temps s’était-il écoulé depuis mon appel ? Je ne savais plus. J’avais comme perdu toute notion du temps depuis que j’étais avec Claire, tellement j’étais heureux avec elle. Et puis, il y eut cette agression. Je la voyais, impuissant, perdant son sang. Je la soulevai avec délicatesse et la serrai dans mes bras pour essayer de la réchauffer. Son souffle faiblissait. Les battements de son coeur était à peine perceptible, et ils continuaient de ralentir, puis plus rien. Je compris alors que c’était fini. Les secours arriveraient trop tard. Je la serrai très fort une dernière fois.

Claire mourut dans mes bras. Je n’avais rien pu faire pour la sauver...


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MessageSujet: Re: "Une vie pour une vie..."   "Une vie pour une vie..." EmptyDim 28 Jan - 23:14

Chapitre II


Une lumière intense venue de nul part m’aveugla et un souffle me projeta par terre. Quand je rouvris mes yeux, je vis Claire allongée à côté de moi. Nous… nous étions dans notre lit ?

Ce n’était heureusement qu’un rêve ! Un cauchemar devais-je plutôt dire. J’émergeais encore tout abasourdi de mon songe. Des images défilaient dans ma tête. Elles n’avaient pas de sens, de la lumière, des cris, des rires, des gens... Je m’efforçais à me souvenir de mon rêve : je revoyais différents visages, rien de précis. Seule la « mort » de Claire était restée dans ma mémoire. Elle remarqua mon expression d’incompréhension.

- Qu’y a-t-il, s’exclama-t-elle. Tu fais une de ces têtes ! Un vrai p’tit hibou ! T’es trop mignon ? J’adore la tête que tu fais-là !

Elle me tira la langue, puis bondit hors du lit avec l’agilité d’un félin.

- Allez ! Faut se lever, me dit-elle. On a « foultitude » de choses à faire aujourd’hui !

A ses mots, j’eus alors une impression de déjà-vu, ou plutôt déjà-entendu. Ce n’était pas la première fois que j’entendais cette phrase. Un grand frisson envahit mon corps. Et si ce n’était pas qu’un simple rêve ? Et s’il s’agissait d’un rêve prémonitoire ? « Non, non, ce n’est pas possible... je n’y crois pas... ».

Je repensai à la soirée d’avant : nous avions regardé un téléfilm américain à deux balles. Ca parlait d’un tueur en série qui se faisait passer pour un auto-stoppeur. Une fois monté dans la voiture, il paralysait ses victimes avec un stun-gun, les tuait, puis les violait. Une particularité intéressante, le tueur mettait des préservatifs. L’histoire n’était pas mauvaise, mais le jeu des acteurs était tellement pourri que nous avions ri la moitié du film. L’autre moitié, nous avons regardé un autre programme. Sur la 5ème chaîne passait un téléfilm américain, tout aussi risible que le premier. Il s’agissait de pseudo-archéologues qui avaient réveillé la momie d’une prêtresse Inca, adoratrice des plaisirs charnels. Bien évidemment, ceux qui osaient profaner son tombeau étaient maudits. Ils étaient alors envahis par une désir irrésistible et incontrôlable de faire l’amour. Les dialogues étaient bon marché et peu variés, comme dans tous les films de ce genre. On pouvait facilement voir que les décors étaient en carton-pâte et que les actrices étaient siliconées. On pouvait imaginer un assistant avec des panneaux « aaaa », « oooo », « mmmm »,… Un grand fou rire nous fit éteindre la télé, tellement on n’en pouvait plus. En revanche, la malédiction de la prêtresse Inca nous avait apparemment également frappé…

Je me demandai si ce téléfilm n’avait pas quelque peu influencé mon rêve. Mon inquiétude partit aussi vite qu’elle était apparu. Je rejoignis Claire dans la salle de bain. En ramassant mon caleçon, je me souvins du film de la veille.

- Les slips kangourous dans un film érotique, ça le fait pas trop, dis-je à Claire.

- Tu m’étonnes ! Au moins, on peut voir que tous les américains ne sont pas obèses. Y en avait un qui n’était pas trop mal...

- Mouais, c’est cela oui… Bah, de toute façon, je suis le plus beau ! Gnniii !

Ce fut grâce à ce débat hautement philosophique que j’oubliai mon cauchemar, du moins pour un court instant. Nous terminâmes de manger vers 11h30. Nous devions aller à la fête annuelle de l’ancien quartier où habitait Claire. Nous y avions des stands de jeux à animer. Après avoir chargé la voiture de matériel divers, nous prîmes la route. Claire conduisait. Elle avait choisi de traverser la forêt qui séparait nos deux villes. Je n’avais plus pensé à mon étrange rêve jusqu’à ce que nous passions à l’endroit où elle avait été « tuée ». Je détournai la tête pour ne pas montrer mon inquiétude à Claire.

- Je venais souvent jouer ici quand j’étais petite, me dit Claire. Toi aussi, tu m’as dit ?

- Ah ! Euh… Oui… J’aimais bien me cacher vers dans ces arbres là. Enfin, à l’époque, ils étaient creux... Ils ont replanté des arbres...

- Mais alors, peut-être qu’on s’est déjà croisés ?

- Qui sait ?

Nous arrivâmes au quartier vers 12h15. La plupart des stands étaient prêts. M. Fernandez et son fils mangeaient en compagnie des Tang. Ceux-ci leur avaient donné des portions de riz cantonais, tandis que les Fernandez leur avaient donné des saucisses. Mme Cardinaux arrangeait des gâteaux sur une table. Sa fille, Julia et le fils des Tang, Huang, discutaient un peu à l’écart des stands. Nous continuâmes notre chemin, les bras chargés de matériel jusqu’à l’emplacement qui nous était réservé. Claire installa avec enthousiasme son jeu, tandis que je préparais mon poste plus calmement. Il s’agissait de pliages. Je disposai les modèles que j’avais fait la veille, ainsi les enfants pouvaient choisir ceux qu’ils avaient envie de faire. Claire alla acheter de quoi pique-niquer, tandis que j’allais acheter des rouleaux de printemps. Je profitai pour acheter une portion de riz cantonais.

Elle revint quelques minutes plus tard un journal à la main, chose qu’elle ne faisait pas d’habitude. La première page parlait d’agressions sur les routes du pays. Il s’agissait de groupes très organisés qui s’en prenaient aux conducteurs de voitures imprudents. Plusieurs cas, notamment dans notre région, avaient été signalés : soit ils se faisaient passer pour des auto-stoppeurs, soit ils faisaient semblant d’être en panne.

A ces mots, je me rendis compte que le rêve que j’avais fait la veille n’était peut-être pas qu’un simple rêve. Et s’il s’agissait d’une sorte d’avertissement ? J’en fis part à Claire.

- C’est étonnant, en effet, me dit-elle. Mais je pense que tu te fais du souci pour rien. Après tout, ce n’est qu’un rêve !

- Je sais, mais je n’avais pas entendu parler de ces histoires d’agressions avant de lire ton journal. Et cette forêt est un « bon » endroit pour ce genre d’agression. Pas une lumière, peu fréquentée la nuit...

- Peut-être… Tu proposes quoi ?

- J’sais pas… Je vais encore réfléchir cet après-midi. Enfin, si les enfants me le permettent ! En voilà qui s’approchent !

A peine avions-nous fini de manger que les premiers enfants arrivèrent à nos postes. Le jeu de Claire en intriguait plus d’un. Des panneaux colorés, des dessins partout et surtout une « girouette vivante » et un « perpétuel moulin à paroles » avaient de quoi les attirer. Ce fut ainsi que mon stand devint un secteur d’attente pour l’activité de mon amie. Toutefois, tout ceux qui me visitaient semblaient fort satisfaits. Il faut dire que mon « ornithorynque zébré » avait tout pour plaire ! Le petit Ming Tang fut un des seuls enfants capable d’en faire un tout seul. Il était particulièrement fier de son œuvre.

Nous passâmes toute l’après-midi à nous occuper des enfants du quartier. Nous ne pûmes même pas poursuivre notre discussion...

Le soleil s’était déjà couché quand je commençai à ranger mon stand. Mes doigts me faisaient un peu mal à force de plier ces bouts de papier. Machinalement, je rassemblais mes affaires en pensant à Claire. Une voix connue de me dit alors :

- Qu’est-ce qui ne va pas ?

- Ah ! Anne-Cat, c’est toi… Salut ! Non, non rien... J’ai juste mal dormi hier.

Anne-Catherine était une de mes meilleures amies. Nous étions allés à l’école ensemble jusqu’en école enfantine, puis nous avions été séparés suite à mon déménagement. Plus tard, à l’université, nous nous étions croisés par hasard et elle m’avait alors raconté qu’elle avait été amoureuse de moi étant petite. A ce moment, j’étais déjà avec Claire et je considérais Anne-Cat comme une amie. Pendant un ou deux ans, nous étions tous les trois inséparables.

Peu de temps après, Anne Catherine dût interrompre ses études pour cause de grossesse. Elle se maria rapidement avec son copain, Christian. Ce dernier était policier et ...

« Voilà ! La solution ! » pensai-je.

- Euh… Dis-moi Anne-Cat, ton mari est par là ?

- Non, il travaille encore... Mais il vient ce soir pour le bal... Pourquoi tu me poses cette question ?

- J’ai un petit service à lui demander...

- Ah ok ! On se voit tout à l’heure ? Tu n’oublieras pas de me réserver une danse, hein ?

Durant nos études, nous avions suivi des cours de danses à l’université. Claire et elle m’avaient quelque peu forcé la main. Finalement, ça m’avait tellement plu que je sautais sur toutes les occasions pour aller danser.

Un peu plus loin, je vis Claire en train de ranger son poste. Je décidai alors d’aller chercher une salade chinoise pour accompagner le riz cantonais que Madame Tang m’avait offert : son fils avait apparemment été tellement enthousiaste que sa mère m’a donné trois portions de riz cantonais. Puis, je me rendis vers Claire pour l’aider. Elle l’avait l’air fatiguée, mais gardait son petit sourire du coup des lèvres. C’était cette constante bonne humeur qui m’avait fait craquer. Quelque fût la situation, elle gardait son optimisme. La seule fois que j’avais vu pleurer, c’était lors du décès de la fille de son voisin âgée seulement de 6 ans. La pauvre fillette avait eu trois chimiothérapies pour son cancer du rein. Elle n’avait malheureusement pas survécu à la troisième...

- Tu veux rentrer, lui dis-je ?

- Non, ça va… je sais à quel point tu aimes danser… Laisse-moi juste me reposer un moment, mmh ?

C’est alors que la chanson « Reality » passa. Je n’eus alors plus aucun doute sur la suite des évènements ! J’attendis avec impatience l’arrivée de Christian, puis lui expliquai, ainsi qu’à Anne-Catherine mon malaise. Cette dernière prit l’affaire très au sérieux et m’aida même à convaincre Christian de se rendre avec des collègues dans la forêt...

Le cœur léger, je rejoignis Claire et nous passâmes la soirée à danser tendrement enlacés, tandis que les couples de formaient ici et là sur la piste de danse. Nous restâmes finalement plus longtemps que prévu. Par curiosité, je décidai de passer par la « forêt ». Quelle fût ma surprise quand je vis des gyrophares illuminer les bois : il y avait une ambulance, ainsi que deux voitures de police. Christian nous aperçus et s’approcha de notre voiture. Il nous expliqua qu’un des deux malfaiteurs avait été abattu et qu’il n’y avait pas eu de dommages du côté policier.

- Incroyable, ton histoire, vraiment !! Faudra que tu écrives un livre un jour ! Allez bonne nuit à vous deux et faites attention sur les routes !

- Merci bonne nuit à toi aussi.

- Euh… Qu’est-ce qu’il a voulu dire Christian ?

- Non, rien… Une histoire entre mecs...

Je ne voulais pas qu’elle sache. Pas encore... Nous rentrâmes rapidement à l’appartement et nous effondrâmes lourdement sur le lit. Quelle journée avions-nous eu ! Terrible et fatigante. Au moins, elle était vivante...

* * * * *


Le lendemain, je me levai de bonne heure pour aller acheter des croissants. Claire, quant à elle, dormait encore paisiblement. Je repensai à ce qui s’était passé la veille. « C’est vraiment dingue ! Heureusement que tout ça se termine bien ». Je sortis de l’immeuble et pris la direction de la boulangerie du quartier. Etrangement, il y avait énormément de vent ce matin-là : des feuilles virevoltaient ici et là, des sacs plastiques étaient ballottés dans tous les sens, une bouteille en PET roula à mes pieds... Tout à coup, il y une rafale de vent. Je reçus alors de la poussière dans les yeux. Je m’arrêtai pour me les frotter quand je sentis un choc violent sur la tête, puis j’entendis un bruit de verre cassé sur le sol. Je sombrai alors dans l’inconscience...

* * * * *


- Quelqu’un a appelé une ambulance ?

- Oui, oui… Elle arrive ! Comment va-t-il ?

- Oh mon Dieu, le malheureux !!! Sa tête...

- Eh ho, Monsieur, vous m’entendez-vous ? Réveillez-vous !

- Attention de ne pas bouger sa nuque...

- Je sais, je sais... Il ne répond pas... Non... Je ne sens pas de pouls... Merde, il ne respire plus… Qu’est-ce qu’elle fiche cette putain d’ambulance ?!?


* * * * *


- Quel âge, il avait ? 23 ou 24 ? 25 ans à tout casser ? C’est vraiment moche... Décès constaté à 10h36... Cause du décès, hémorragie cérébrale suite à un traumatisme crânien...


Dernière édition par le Mer 31 Jan - 0:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: "Une vie pour une vie..."   "Une vie pour une vie..." EmptyMer 31 Jan - 0:21

Non mais ça va pas de faire des histoires tristes "Une vie pour une vie..." Manga29
Moi après "Une vie pour une vie..." Chirol32
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Dr. Zoidberg
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MessageSujet: Re: "Une vie pour une vie..."   "Une vie pour une vie..." EmptyMer 31 Jan - 0:32

A la base, ça devait être une nouvelle en plusieurs parties, mais je n'ai plus eu le temps...

Ceci dit, personne ne veut me donner son avis ? Une petite critique (constructive, bien sûr) ?
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Auréole

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MessageSujet: Re: "Une vie pour une vie..."   "Une vie pour une vie..." EmptyMer 31 Jan - 16:44

Personnellement je trouve qu'il n'y a pas de critiques... Tout ce que je dis c'est que c'est une histoire triste et bien raconté.
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Lola

Lola


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MessageSujet: Re: "Une vie pour une vie..."   "Une vie pour une vie..." EmptyDim 4 Fév - 20:32

Je suis d'accord avec Auréole, c'est une histoire triste (et je préfère une histoire joyeux mais une histoire malheureuse ca fait "Une vie pour une vie..." Chirol61 ...) et je trouve que c'est bien raconté!
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MessageSujet: Re: "Une vie pour une vie..."   "Une vie pour une vie..." Empty

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